mercredi 4 mars 2009

Antilles : les ferments d’une révolution ?





Rappel des faits

Deux cents euros pour les bas salaires.

Les Guadeloupéens avaient placé cette exigence en tête de leurs revendications. Ils sont sur le point de gagner.
Mais il aura fallu plus de cinq semaines de grève générale, de manifestations, de routes barrées.
Cinq semaines au cours desquelles gouvernement et patronat ont tenté d’user les nerfs de la population.
Mais cinq semaines qui ont vu le rassemblement inédit de tous les secteurs de la société, de toutes les générations s’imposer,
créer une dynamique qui « donne de la fierté » et fait « bouger la société dans ses fondements ».
Jacqueline Sellem




Guadeloupe.
Les gendarmes mobiles au secours du MEDEF
le préfet de la Guadeloupe a annoncé le déploiement de forces de l’ordre pour « éviter l’irruption de manifestants dans les entreprises ».
Le Liyannaj kont pwofitasyon (LKP) a affiché, ce week-end, son intention de faire appliquer « dans toutes les entreprises » l’accord interprofessionnel sur une hausse de 200 euros des bas salaires conclu vendredi dernier, et ce en dépit de l’opposition de la CGPME et du MEDEF.
« Non seulement nous allons demander l’extension de l’accord, mais nous allons passer d’entreprise en entreprise pour le faire signer », a prévenu le porte-parole du LKP, Élie Domota, devant plusieurs milliers de personnes réunies en meeting dimanche soir à Pointe-à-Pitre.
En réponse, le MEDEF, dont la rigidité et le sectarisme retardent depuis des semaines la sortie de crise, se livre à un chantage à l’emploi, en prédisant « 10 000 à 14 000 suppressions d’emplois » après la grève. Son président, Willy Angèle, en a appelé aux pouvoirs publics contre ce qu’il nomme « les méthodes musclées du LKP », accusé de « fermeture par la force des entreprises ».
Appel entendu par le préfet de Guadeloupe, Nicolas Desforges, qui a annoncé hier la mobilisation de gendarmes mobiles pour « éviter l’irruption de manifestants dans les entreprises ». « On peut difficilement imaginer qu’un accord soit arraché sous la contrainte, car il ne présenterait aucune valeur. (…) L’adhésion d’une entreprise à un accord interprofessionnel repose sur le volontariat », a justifié le préfet.
Un dispositif renforcé a été déployé hier à Baie-Mahault, dans la zone industrielle de Jarry et au centre commercial Destrelland, où le LKP appelait à manifester hier.
Plusieurs centaines de manifestants se sont vu bloquer l’accès à ces sites par les forces de l’ordre dans la matinée. En fin d’après-midi, une nouvelle séance de négociations était prévue avec les représentants de la grande distribution « pour boucler la liste des produits susceptibles de faire l’objet d’une baisse de prix », indiquait la préfecture.
En Martinique, où les discussions se prolongeaient encore hier sur les prix, un accord devait être entériné, en revanche, dans l’après-midi, sur une hausse de 200 euros des bas salaires. Avec une contribution temporaire de 100 euros de l’État et de 30 euros des collectivités, les entreprises devraient prendre en charge 30 à 100 euros en fonction de leur taille et de leur secteur. Un dispositif qui devait recevoir, à la différence de la Guadeloupe, le feu vert de toutes les organisations patronales.
R. M.
articles tirés du journal l'Humanité
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