vendredi 31 octobre 2008

DEBAT DU 23 OCTOBRE SUR LE THEME DE L’EDUCATION ET DES REFORMES

Le débat s’engage par une présentation de la tribune, par Bertrand Mantelet:
Madame Marie-France VIEUX-MARCAUD, Messieurs GIRAUDO. ROUX. MEUNIER. JULLIAND. MAJEWSKI. CHARLET. BOCHARD. DREVON .


Les neuf intervenantes et intervenants présentent à leur tour l’impact qu’auront les réformes décidées « à la hussarde » par Darcos et le gouvernement Sarkozy-Fillon.

- Pour le premier cycle, la suppression du samedi matin génèrent 60 heures qui devraient servir à aider individuellement les élèves en difficultés. Ce « soutien » effectué par les enseignants de la classe conduira à la disparition des RASED et des enseignants spécialisés qui les composent.

- La Formation. Avec la suppression des IUFM, elle sera faite dans les Universités. Cette formation sera diluée dans les enseignements universitaires, ouverte à tous, mais perdra sa spécificité, sa qualité, voire sa qualification en raison de la suppression pure et simple des années de stages rémunérés dans les écoles, qui permettaient aux élèves enseignants de se frotter à la réalité du terrain.

- La transformation des écoles en regroupements d’écoles dotés d’un Conseil d’Administration avec une hégémonie des élus locaux. Un Conseil Pédagogique y serait rattaché.
La territorialisation de l’Education Nationale est en marche, et sonne la fin de l’égalité éducative. Les nouveaux programmes privilégient l’acquisition par l’entraînement et le « par cœur », plutôt que par l’apprentissage des méthodes et de la critique.

- Le service minimum d’accueil en cas de grève du personnel enseignant, est à la charge exclusive des communes, sans garantie de connaissance des « personnels » employés. Quid de la sécurité des enfants, et transformation de l’école, lieu d’apprentissage, en lieu de « gardiennage. »
Un projet prévoit d’allonger le cycle primaire jusqu’aux classes de 5eme, permettant un service d’enseignants ambivalents.

- Pour le deuxième cycle, dans les collèges, la « carte scolaire » tend à la déscolarisation des couches défavorisées de la société.
Cette carte scolaire privilégie une élite, qui, en ayant les moyens, entraînera des disparités dangereuses entre les collèges, et même les quartiers.
Au collège toujours, on parle de revenir à l’apprentissage, dès 13/14 ans dans la seule optique de supprimer les redoublements, générateurs de frais pour le ministère. (Surplus d’élèves, heures d’enseignements à fournir en plus, etc.…)

- Dans les lycées, le constat n’est pas meilleur.
Avec la semestrialisation, on va passer de 32H d’enseignement à 27H avec, en corollaire, la diminution du tronc commun culturel de base. Pour les lycées professionnels, qui préparaient le brevet en deux ans et le bac en deux ans (soit un bac pro en quatre ans), le bac pro est programmé en trois ans pour tous.


- On voit également une inquiétante montée en puissance des contrats précaires dans l’éducation, avec son cortège d’intimidations, mais aussi de précarisation de la vie des personnels.

- La loi NRU (autonomie des Universités) . Les universités devront s’ouvrir aux capitaux privés. Actuellement dans une université, au conseil d’administration, sur 40 membres, 5 sont étudiants. Avec la nouvelle loi de M. Pécresse, le nombre des étudiants et des ATOS baissera dans ces conseils d’administration au profit des représentants des industries privées.
Cela, bien sûr entraînera une augmentations des frais d’inscription, pouvant aller jusqu’à plus 150% (environ 2 000 euros l’année, par exemple)

Le « plan campus » qui envisage la création de 10 pôles d’excellence des Universités françaises, pour soi-disant intégrer le « top 10 » international.

Le « Plan licence » Avec un siège au conseil d’administration d’une fac, le privé pourra proposer des stages non rémunérés.

La formation des maîtres. Disparition les IUFM, remplacés par des formations universitaires. L’université n’est pas « bonne » pour la propagation des savoirs. On va initier une formation technocratique, à l’image du management de l’entreprise.

- Darcos veut faire des économies et en créant artificiellement des difficultés, il veut ainsi favoriser l’école privée. C’est, dès à présent, une autre société qu’ils mettent en place, et ils se servent de l’Education Nationale pour y parvenir.

- Toutes ces réformes, et bien d’autres encore, sont prises sans concertation : ni avec les enseignants et le personnel de l’éducation, ni avec les communes.
Il y a aussi une offensive féroce pour rendre les élèves eux-mêmes responsables de leur échec.
Avec cela, la création de trois pôles pour l’accompagnement éducatif :
-Pôle d’aide aux devoirs
-Pôle d’apprentissage artistique
-Pôle d’apprentissage à la pratique sportive.
Ces trois pôles étant ouverts sur la base du volontariat des élèves.
Ces mesures peuvent sembler bonnes, mais ce sont toujours les mêmes qui iront dans ces pôles, sans en avoir vraiment besoin.

- Il y a beaucoup de précarité dans le monde enseignant. De nombreux vacataires et contractuels éprouvent d’énormes difficultés. Des assistants d’éducation sont en CDD d’un an, renouvelable. Voire même ont des contrats de vacances à vacances, ce qui leur interdit toute vie digne de ce nom.

A ce stade du débat, la parole est donnée dans la salle.


Question BL : après ce constat, qu’est-ce qu’on fait ?

Réponse,M Julliand : Nos dirigeants veulent une élite plus diverse qu’avant, avec une masse de travailleurs avec bac pros, BTS qui seraient plus serviles, et bien sûr plus facilement jetables .Et en « dessous » une masse ghettoïsée géographiquement et culturellement.

Question MR: On est tous touché par la précarisation. Les mobilisations ne sont jamais globalisées (communauté éducative - parents) Le service minimum pose problème car c’est une demande des parents. La réforme de la formation professionnelle est d’ors et déjà actée par le MEDEF.

Réponse de M.Charlet: Les réformes touchent les parents, les enseignants, les élèves?

Réponse de M. Magnier : "Comment puis-je faire partager aux parents, nos savoirs, et nos luttes ? Comment faire progresser des enfants de deux ans ?"

Réponse de Marie France Vieux-Marcaud : "Il faut se poser la question de « quelle école, quelle société pour demain. S’il est vrai que les partis politique ont leur responsabilité, c’est quand même avant tout un choix politique de la France entière."

Question P.B: "Il faut dire et redire qui sont les exclus de l’enseignement, ce sont ceux qui sont exclus de la formation et aussi de la société. Les précaires sont mis en place pour favoriser la destruction du statut des enseignants. Les enseignants devront se battre avec les précaires."

Réponse de M. DREVON : "Ce ne sont pas les enseignants qui sauveront l’éducation nationale, comme ce ne sont ni les cheminots, ni les postiers qui sauveront leurs entreprises. On a privatisé les esprits depuis plus de 20 ans, c’était la première pierre de la privatisation de la société. Mais le gros problème c’est qu’on manque de propositions face au rouleau compresseur de Sarkozy"

Réponse de S. Bochard: "Il y a une absence de projets pour l’école de notre part .Il nous faut aller vers tous les acteurs de l’éducation nationale et nous réapproprier la formation syndicale…etc. …"

Question HT : "Je suis élue FCPE, mais je suis confrontée à des difficultés pour faire adhérer les parents, alors qu’en face, des parents liste « apolitique » qui recrutent facilement. Mais il ne faut pas baisser les bras .Il faut appeler les parents à aller sur les sites pour sauver les RASED. Les parents ont une vision très client »liste de l’éducation nationale. En fait, l’éducation est en train de formater les gens et les esprits, pour en faire des moutons, avec l’aide de l’école privée.
Lorsqu’on parle de la réforme de l’enseignement avec les heures de « Soutien Scolaire » dans le public, on parle de « Perfectionnement » dans l’enseignement privé !!"

- Les nouveaux programmes ont été « balancés » en 2 ou 3 mois, sans préparation, ni évaluation, alors qu’avant le moindre changement prenait des années, et avec des concertations.

- On voit émerger des cours de langue « business » et donc forcément, un appauvrissement de l’enseignement et des acquis.
Dans le même temps, le RASED à vu ses moyens diminuer fortement, et on a augmenté sa zone de couverture, amenant le nombre d’élèves concernés de 2 000 à 3 000., avec les conséquences dramatiques que l’on imagine.

Réponse de M.Juilland : "Est-ce qu’on est capable de démontrer que la mixité sociale est un plus pour l’école et les élèves ? Il faut avant une excellente formation pour les enseignants."

Réponse de M.Bochard : "Pour la mixité sociale, il y a la loi SRU, Mais tout est à repenser !"

Question CB : "Tous les services publics doivent s’ouvrir et se rejoindre, le même constat peut être fait avec la SNCF ou la POSTE .Au niveau des luttes, qu’est-ce qu’on fait pour que « la mayonnaise prenne » ? Il faut des perspectives politiques Comment éclaire-t-on ces perspectives ?"

Réponse de M. Julliand : "On voit que toutes les réformes mènent à la destruction des services publics. Il y a une réponse, mais si le questionnement est complexe, les réponses seront forcément complexes."

Réponse de M Vieux-Marcaud : "Tout est fait pour amener toujours plus de profits aux privilégiés .La mixité, telle qu’ils l’entendent, amènera plus de problèmes que de solutions.
En fait quand tout le monde aura un foyer, les moyens de vivre bien, alors la mixité pourra jouer son rôle de « ‘booster » social. Au sujet de l’Europe, une véritable bataille citoyenne a eu lieu, pourquoi ne peut-on pas faire pareil pour tous les services publics ?"

Question BL: "L’école n’est pas un camp retranché, elle doit évoluer dans le monde où nous vivons."

Question PV: "On a toujours manifesté contre les réformes. Mais, y a-t-il un modèle européen moins mauvais que les autres ?"

Réponse de M.Magnier : "La France n’est pas si mal, à condition d’avoir une pédagogie très « politique » "

Réponse M. Bochard : "On voudrait partir de la formation professionnelle pour conditionner une activité professionnelle. On fait déjà des formations en fonction de la demande des industries. On doit pouvoir maîtriser les choix."

Réponse M. Drevon : "l’école seule ne peut transformer la société."

En raison de l’heure tardive, ce débat, très intéressant, se termine après que Gérard Legrip ait remercié les présents: invités, comme public, en soulignant que, comme d’habitude, les absents ont eu tort de manquer un tel débat!
Compte rendu: Yasmine Castel

Forza Italia (2) ! 1millions de manifestants contre la réformede l'enseignement


1 million de manifestants contre les réformes scolaires libérales !

Les deux chefs de l'opposition de gauche, Walter Veltroni pour le Parti démocrate (PD) et l'ex-juge anticorruption Antonio Di Pietro de l'Italie des valeurs (Idv), ont défilé dans les rues de la capitale avec les dirigeants syndicaux, les enseignants et le peuple italien.

Et nous, à quand la prochaine contestation, pour essayer de sauver ce qui reste de l'enseignement ?

samedi 25 octobre 2008

Forza Italia ! 2 millions 1/2 de manifestants anti-Berlusconi

Rome, samedi 25 octobre 2008:


















2 millions 1/2 de manifestants contre la politique de Berlusconi !

A quand la même manifestation contre Sarko ?
A réfléchir !

jeudi 2 octobre 2008

Débat public sur l'enseignement

Débat public sur l’école
Jeudi 23 octobre 2008 à Oullins
Parti Communiste Français - section d’Oullins

Le président de la République & son ministre de l’Education Nationale font des coupes budgétaires dans l'enseignement. Ils s’attaquent aux programmes, aux lycées professionnels et aux universités ; organisent la suppression du périmètre scolaire, la perte de nombreux postes (enseignants & encadrement), préparent l'école à deux vitesses, l'inégalité dans l'éducation et les chances de réussite,... etc.
Face à ces réformes catastrophiques, le Parti Communiste organise un débat public sur l’Education Nationale, le jeudi 23 octobre 2008 à 19h, salle du Caveau (à La Renaissance), rue Parmentier à Oullins.
►Information par des professionnels, puis réponses à vos questions.